Ceci est le classement des phonèmes de l'alphabet sanskrit suivant le grammairien Pânini. Un 'phonème' est un son articulé que l'on peut représenter par un 'graphème'.
voyelles | |||||||||
---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|
() | |||||||||
() | |||||||||
diphtongues | |||||||||
varga | |||||||||
série du ka | |||||||||
série du ca | |||||||||
série du ta cérébral | |||||||||
série du ta dental | |||||||||
série du pa | |||||||||
semi-voyelles | sifflantes | aspirée pure | |||||||
Contrairement au français où les lettres s'ajoutent simplement les unes aux autres, la syllabe sanskrite est le fruit d'une ligature, comme notre Æ.
La voyelle par défaut est un a bref, comme vous pouvez le voir dans le tableau ci-dessus.
Une consonne seule en finale, K par exemple, s'écrit avec un signe qui l'abrège, indiquant qu'il n'y a pas de voyelle suivante: Les voyelles et diphtongues ne sont utilisées sous la forme ci-dessus qu'en initiales. Après une consonne, elles remplacent le a bref, et s'écrivent sous une forme simplifiée.
On en donne le modèle généralement avec l'occlusive K, puisque c'est la première des consonnes:
Le i bref s'écrit avant la consonne. |
L'anusvâra (aM) et le visarga (aH) s'écrivent comme il est indiqué dans le tableau 1 à la fin des diphtongues, ils ne peuvent bien sûr pas se présenter seuls. (Ils prolongent tous deux une voyelle).
Le R (consonne en français, mais semi-voyelle ici) est écrit d'une façon un peu particulière. Placé avant une autre consonne, une semi-voyelle, ou un groupe plus complexe, il se réduit à un signe au-dessus de la barre. Exemple, rka.
Placé après, il adopte des graphies simplifiées qui varient suivant le ou les phonèmes qui le précèdent...
3. Ligatures avec la semi-voyelle R
Enfin les séries de phonèmes accolés se traduisent souvent par des ligatures spéciales, qu'il serait beaucoup trop long d'énumérer ici !
Juste un exemple, le mot kurukshetra qui est le nom du champ de bataille où se déroule le récit de la Bhagavadgîtâ, s'écrit:
4. Le mot kurukshetra en Devanâgarî
La numérotation sanskrite a indirectement inspiré la nôtre, jusqu'au zéro qui existait bien avant que les arabes n'en fassent usage. Ces très grands mathématiciens ont trouvé là un trésor inestimable qu'ils nous ont transmis. Voici les chiffres en Devanâgarî :
0 | 1 | 2 | 3 | 4 | 5 | 6 | 7 | 8 | 9 |
(A titre d'exemple, les termes sanskrits de cette note sont écrits en ITrans)
pAnini est un grammairien sanskrit qui vécut, selon les historiens, au 6ème, 5ème ou 4ème siècle avant JC. Il serait originaire du Pendjab ou du Pakistan.
Il a composé le vyAkarana-sUtra ("Formulaire de construction de paroles") ou aSTHAdyAyi ("Huit leçons").
Son sens de la synthèse l'a amené à réunir 4000 règles permettant d'attester de l'état de la langue sanskrite traditionnelle, dont l'intégrité était menacée par la montée des prAkR^it (langues vernaculaires), dont le pAli (langue du canon bouddhique). Les philologues contemporains considèrent qu'il a créé une véritable métalangue, basée sur une logique proche des systèmes informatiques, et qui permet de composer toutes les formes possibles correctes du sanskrit.
Malgré toutes leurs recherches, les linguistes n'ont pas encore réussi à analyser une autre langue "naturelle" de façon comparable.
La page suivante est consacrée au classement raisonné de cet alphabet, c'est à dire qu'elle en présente un tableau suivant le type grammatical de chaque phonèmes et son point de phonation, éléments capitaux pour comprendre et retenir les notions de gûna, vrddhi, samdhi.